Location longue durée : systèmes de chauffage à éviter

Ecrit par Gerald

août 24, 2025

Les systèmes de chauffage inadaptés transforment vos biens en épouvantails pour locataires : factures exorbitantes, confort défaillant, et risques de vacance locative croissante. En 2025, avec 77 % des vendeurs acceptant des décotes record (jusqu’à 13,2 % en Bretagne), un mauvais chauffage devient un frein majeur à la rentabilité. Or, les locataires, désormais rois du marché, exigent des solutions modernes. Découvrez pourquoi convecteurs électriques, chaudières au fioul et autres antiquités plombent votre DPE, attirent les recours légaux et effraient les candidats prêts à payer un loyer juste… mais pas un euro de plus pour un confort dégradé.

Table des matières

Chauffage en location : la liste noire des équipements qui dévaluent votre bien

Facture électrique élevée et inconfort thermique liés aux chauffages obsolètes

Les convecteurs électriques ou « grille-pain » : le faux ami de l’investisseur

Les convecteurs électriques, surnommés « grille-pain », séduisent par leur faible coût d’installation. Pourtant, ces appareils deviennent un gouffre financière pour les locataires. Leur consommation d’électricité exorbitante fait grimper les charges, poussant les locataires à demander une baisse de loyer.

En plus des factures d’énergie, ces chauffages produisent une chaleur sèche mal répartie. L’air s’assèche, les pieds restent froids, et le confort thermique est largement insuffisant. Ce manque d’agrément explique le turn-over élevé dans les logements équipés de ces dispositifs.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) sanctionne sévèrement ces systèmes. Leur présence réduit la note globale, risquant de classer le bien en « passoire thermique ». En conséquence, le logement devient difficile à louer et perd de sa valeur face à la concurrence mieux équipée.

  • Pourquoi les « grille-pain » sont un repoussoir à locataires :
  • Des factures d’électricité qui peuvent doubler en hiver
  • Un confort médiocre qui nuit à la qualité de vie
  • Un risque accru de vacance locative entre deux baux
  • Une dévalorisation du bien face à la concurrence mieux équipée

La chaudière au fioul : un système d’un autre temps

Depuis juillet 2022, il est interdit d’installer de nouvelles chaudières au fioul. Cette énergie fossile polluante voit son coût fluctuer sans cesse, rendant les charges imprévisibles pour les locataires. Son image vieillissante pénalise également les propriétaires face à une génération de locataires de plus en plus exigeante en matière d’écologie.

Les chaudières existantes peuvent encore fonctionner, mais leur remplacement devient incontournable. Leur remplacement par des solutions plus modernes reste éligible à des aides financières, mais l’absence d’innovation technologique sur ce type d’équipement en fait un investissement sans avenir pour les propriétaires bailleurs.

Les anciennes chaudières à gaz (non condensation)

Les modèles anciens de chaudières à gaz, sans condensation, présentent un rendement inférieur à 90%. Leur consommation excessive de gaz pénalise les locataires, rendant le logement moins attractif. Contrairement aux chaudières modernes à condensation (rendement supérieur à 100%), ces systèmes obsolètes n’ouvrent droit à aucune aide de l’État.

Leur retrait progressif du marché s’est amorcé en 2018. Conserver ce type d’équipement représente un faux calcul pour les propriétaires, qui devront tôt ou tard supporter le coût de leur remplacement. Mieux vaut anticiper ce changement inéluctable pour éviter des dépenses imprévues.

Illustration des impacts d'un mauvais système de chauffage sur la valeur locative

L’impact financier direct d’un mauvais chauffage sur votre investissement

Le DPE : le juge de paix de la valeur locative

Le DPE interdit la location des biens F/G à partir de 2025 (appartements) et 2028 (maisons). L’impact de la politique sur l’immobilier se traduit par des pertes de revenus, des sanctions légales (travaux imposés par un juge, baisse de loyer) ou la suspension du bail. Louer un logement interdit expose à des amendes pouvant atteindre 1 500 € par mois de violation.

Les locataires exploitent ces DPE pour obtenir des réductions. Selon Laforêt, les décotes atteignent 5 à 10 % sur les loyers. LPI-IAD note que 77 % des biens en négociation subissent ces décotes, même sans interdiction. À Paris, 63,1 % des ventes concernent des DPE E-F-G, reflétant un marché plus résistant.

Vacance locative et turn-over : les coûts cachés de l’inconfort

Un mauvais chauffage accélère le turn-over : les locataires partent en 9 mois (moyenne) contre 24 mois pour des biens confortables. Un mois de vacance pour un logement loué 600 € fait chuter le revenu net de 10,41 %, sans oublier les charges fixes comme la taxe foncière ou les frais de copropriété non couverts.

Les DPE F/G restent vacants 2,5 fois plus longtemps que les biens A-B (étude Notaires de France). La stabilité locative exige un investissement énergétique, d’autant que les frais de remise en location (annonces, diagnostics) pèsent 200 à 500 € en moyenne. Un bien non rénové subit des pertes cumulées de 12 à 20 % sur ses revenus annuels.

Dévalorisation du bien : un mauvais calcul à long terme

À la revente, les passoires thermiques (DPE F-G) subissent une décote moyenne de 18,4 % pour les appartements, 33,9 % pour les maisons. À Paris, ces biens représentent 29,3 % des ventes, mais leur prix reste 164 % plus élevé qu’en province grâce à leur localisation.

Les propriétaires anticipent ce risque : les mises en vente de biens DPE E ont bondi de 6,4 % au T1 2024. En province, Lille et Metz voient leurs prix DPE F/G chuter plus vite que la moyenne nationale, accentuant la pression sur les investisseurs.

Risque de logement mal chauffé

Vos obligations légales en tant que bailleur : ce que vous risquez

La notion de « logement décent » et le chauffage

La loi du 6 juillet 1989 et le décret n°2002-120 imposent un chauffage permettant d’atteindre 19°C au centre des pièces. Un système vétuste ou énergivore, même s’il fonctionne, peut être contesté. Par exemple, un chauffage électrique à inertie obsolète rendant le loyer inabordable relève de l’indécence.

Depuis 2023, les exigences DPE s’ajoutent à ces critères. Un logement classé G+ (plus de 450 kWh/m²/an) est interdit à la location, pénalisant les propriétaires négligents.

Les recours du locataire en cas de chauffage défaillant ou insuffisant

Les étapes restent claires et contraignantes pour le bailleur :

  1. Signalement amiable : Le locataire informe le propriétaire par courrier simple, avec des relevés de température (mesurés à 1,5 m du sol).
  2. Mise en demeure : Après 8 jours sans réponse, une lettre recommandée avec AR est envoyée, précisant les désagréments.
  3. Commission Départementale de Conciliation : Médiation gratuite pour éviter le tribunal, souvent sollicitée par le locataire via des plateformes comme « Signal Logement » dans certains départements.
  4. Action en justice : Le juge peut ordonner des travaux sous astreinte, une réduction de loyer (jusqu’à 30%), ou même la suspension du bail si l’habitation est jugée insalubre.

Les sanctions encourues : du simple avertissement à la perte financière

Les risques sont concrets et chiffrés :

  • Travaux sous astreinte : Le juge peut imposer des pénalités de 10 à 100 € par jour de retard.
  • Réduction de loyer : Des baisses de 20 à 30% sont courantes en cas de chauffage défaillant.
  • Dommages et intérêts : Le locataire peut obtenir jusqu’à 2 000 € pour préjudice moral ou des frais énergétiques excessifs.
  • Déclaration d’indécence : Le logement peut être radié du marché locatif, avec des amendes allant jusqu’à 50 000 € en cas de récidive.

Les systèmes à proscrire incluent les chauffages d’appoint à fioul (non conformes aux normes de sécurité) et les convecteurs électriques anciens (consommation > 25 000 €/an). Optez plutôt pour des pompes à chaleur (classe A au DPE) ou des chaudières basse température (classe C à A).

Chauffage moderne et confort thermique

Les alternatives gagnantes : quel chauffage choisir pour séduire et rentabiliser ?

L’isolation d’abord : le prérequis indispensable

Aucun système de chauffage ne compense une mauvaise isolation. 30% des déperditions thermiques surviennent par murs et fenêtres. Le DPE, avec ses étiquettes A à G, détermine la valeur locative. Un logement en classe F ou G, désormais interdit de mise en location, perd jusqu’à 20% de sa valeur. Pourquoi négliger ce prérequis alors qu’un bon DPE attire plus de candidats et justifie des loyers supérieurs ?

Les solutions modernes et performantes

Pour les propriétaires cherchant attractivité et rentabilité, quatre systèmes se distinguent :

Comparatif des systèmes de chauffage recommandés pour la location
Système de chauffage Coût d’installation Coût d’usage Avantages pour le bailleur Point de vigilance
Radiateur à inertie Faible à moyen Moyen Installation simple, bon DPE (si isolation), attractif Optimal uniquement avec isolation renforcée
Pompe à chaleur air-eau Élevé Très faible Très bon DPE, valorisation du bien, éligible aux aides Investissement initial conséquent
Chaudière gaz THPE Moyen Faible Fiabilité, bon DPE Raccordement au gaz nécessaire
Poêle à granulés Moyen Faible Écologique, ambiance chaleureuse Besoins de stockage et d’un conduit
  • Pompe à chaleur (PAC) : Avec un COP de 3 à 4, elle transforme 1 kWh électrique en 3 à 4 kWh thermiques. Malgré un coût de 9000 à 20000 €, éligible aux aides (MaPrimeRénov’, TVA 5,5%), elle amortit son investissement en 5 à 10 ans.
  • Radiateurs à inertie : À 400-1200 € l’unité, ils offrent jusqu’à 40% d’économies par rapport aux convecteurs. Leur programmation connectée limite les gaspillages.
  • Chaudière gaz THPE : Avec un rendement >90%, elle séduit les familles grâce à son bon DPE. L’entretien annuel (100-200 €) incombe au locataire.
  • Poêle à granulés : Malgré un investissement lourd, son kWh est 30% moins cher que le gaz. Attention aux contraintes d’installation et de stockage.

En 2025, un logement mal chauffé perd 77% de ses chances de location. Opter pour ces solutions modernes est une nécessité pour éviter les contentieux et attirer une clientèle exigeante. Avec des aides cumulables couvrant jusqu’à 90% des coûts, les propriétaires n’ont plus d’excuse pour reporter ces travaux essentiels.

Chauffage performant et investissement futur

Comment financer la transition vers un chauffage performant ?

Les aides de l’état pour la rénovation énergétique

Plusieurs dispositifs aident les propriétaires bailleurs à remplacer un chauffage inadapté. MaPrimeRénov’ est l’aide principale, avec des montants variables selon les revenus et le gain écologique. Les ménages très modestes peuvent obtenir jusqu’à 63 000 € pour une rénovation globale. Les travaux doivent être réalisés par un professionnel RGE, sauf exceptions.

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) viennent compléter ce dispositif. Versés par les fournisseurs d’énergie, ces montants sont cumulables avec MaPrimeRénov’, à condition de les demander avant la signature du devis pour le Parcours par geste. L’Éco-PTZ permet de différer le reste à charge sans frais, avec des plafonds jusqu’à 30 000 €.

  • MaPrimeRénov’ pour réduire directement la facture des travaux.
  • Primes CEE pour un coup de pouce financier supplémentaire.
  • Éco-PTZ pour étaler le paiement du reste à charge sans frais.
  • TVA à taux réduit (5,5 %) sur les travaux éligibles.

Un investissement pour l’avenir

Remplacer un système de chauffage obsolète représente un investissement stratégique. Améliorer le confort et l’efficacité énergétique sécurise vos revenus locatifs, augmente la valeur du bien et évite les risques juridiques liés aux normes de décence. Dans un marché où les marges de négociation atteignent 9 %, un logement moderne se loue plus rapidement à meilleur prix.

Pour un financement plus important, il peut être pertinent de renégocier son prêt immobilier pour inclure des travaux. Avec la TVA réduite à 5,5 % pour les travaux éligibles et l’éco-prêt à taux zéro, le financement est accessible à la majorité des propriétaires.

Choisir un chauffage performant est clé pour la rentabilité d’un bien. Évitez convecteurs électriques, chaudières fioul et anciennes chaudières à gaz, responsables de surcoûts et mauvais DPE. Privilégiez pompes à chaleur ou radiateurs à inertie avec MaPrimeRénov’. Cela sécurise les revenus locatifs et valorise le patrimoine.

Illustration de chauffage moderne et confort thermique

FAQ

Quelles sont les obligations légales en matière de chauffage pour un propriétaire bailleur ?

Un logement mis en location doit impérativement disposer d’un système de chauffage permettant d’atteindre une température de 19°C en moyenne dans les pièces. Cette exigence s’inscrit dans le cadre de la loi sur le logement décent, applicable à tous les biens loués depuis 2002. En cas de non-conformité, le locataire peut exiger une réduction de loyer ou des travaux. Autre élément stratégique : un mauvais DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) dû à un système vétuste pourrait interdire la location à partir de 2028 pour les logements classés F. La donne est claire, les investisseurs avisés anticipent ces contraintes en priorisant la rénovation énergétique.

Un logement sans chauffage est-il considéré comme indécent ?

Absolument. L’absence de chauffage fonctionnel tombe sous le coup de la loi sur le logement décent, qui fixe des critères minimaux de décence, dont l’accès à un chauffage normal. Un tel défaut constitue une infraction pénale punie de 30 000 euros d’amende. En pratique, les locataires de ces biens peuvent saisir le juge des contentieux de la protection pour obtenir une mise en demeure, voire une suspension du loyer jusqu’à résolution du problème. Dans un marché locatif tendu, cette situation pourrait rapidement tourner à la faveur des locataires, prêts à négocier à la baisse ou à fuir un bien mal équipé.

Quelles solutions pour chauffer temporairement une grange lors d’une soirée ?

Pour une utilisation ponctuelle, privilégiez les solutions mobiles et sans raccordement fixe. Les chauffages d’appoint électriques (modèles à inertie ou rayonnants) sont efficaces mais attention à la consommation. Les poêles à pétrole ou bouteilles de butane/propane sont une alternative économique, bien qu’à utiliser en espace ventilé. À noter : ces solutions sont temporaires et non éligibles aux aides de l’État. Si l’objectif est de faire visiter un bien en hiver, un chauffage mobile bien dimensionné évite de froisser les candidats locatifs… et sauve les apparences dans un marché où l’attractivité compte plus que jamais.

Qui supporte le coût du chauffage dans un logement loué ?

La division des charges dépend du type de bail. En général, le locataire paie le combustible ou l’électricité, sauf stipulations contraires dans le contrat. Ce détail est stratégique : un système énergivore (comme les convecteurs électriques) pèse lourdement sur les charges, poussant les locataires à réclamer des aménagements. En revanche, les propriétaires dont les biens sont équipés de pompes à chaleur ou de chaudières THPE constatent moins de friction sur les coûts. Dans un contexte où les marges de négociation s’élargissent, un chauffage maîtrisé devient un argument commercial non négligeable.

Puis-je laisser un locataire sans chauffage en hiver ?

Techniquement, non. La loi impose un chauffage fonctionnel toute l’année. Une panne prolongée transforme le logement en « passoire thermique », ouvrant droit à des recours légaux : réduction de loyer, recours en justice, voire résiliation du bail. Les bailleurs négligents prennent d’autant plus de risques que les locataires, devenus exigeants, utilisent ces failles pour faire pression. En période de vacance locative aiguë, un système défaillant pourrait condamner un bien à rester inoccupé, un luxe que les propriétaires, pressés de rentabiliser, ne peuvent plus s’offrir.

Puis-je exiger du propriétaire le remplacement des radiateurs ?

Oui, mais sous conditions. Si les radiateurs électriques sont hors d’usage ou inefficaces (ex. convecteurs des années 70), le locataire peut réclamer une rénovation via une mise en demeure. En revanche, un simple changement de modèle pour des raisons de confort relève du gré à gré. La donne évolue en cas de DPE F ou G : les propriétaires sont tenus de réaliser des travaux avant renouvellement du bail à partir de 2025. Pour les bailleurs, anticiper ces demandes en installant des équipements modernes (radiateurs à inertie, PAC) prévient les conflits et améliore la valorisation du bien, un atout dans un marché où la concurrence est féroce.

Quels sont les risques d’un espace non chauffé ?

Une pièce froide entraîne deux périls majeurs. D’abord, l’humidité et les moisissures menacent la structure du bien et la santé des occupants, ouvrant la voche à des litiges. Ensuite, une mauvaise isolation thermique renforce la consommation globale, creusant le DPE. Pour un propriétaire, ce scénario est un casse-tête : locataires mécontents, dépréciation du bien, et risques d’interdiction de location à long terme. Dans un contexte de réglementation de plus en plus stricte, laisser un espace non chauffé équivaut à un investissement mal calibré, à rebours de la tendance vers l’efficacité énergétique.

Quels recours en cas de panne du chauffage collectif ?

La panne du chauffage collectif engage la responsabilité du syndic de copropriété. Le locataire doit d’abord signaler le problème au bailleur, qui transmet au syndic. Si la réparation tarde, une mise en demeure suivie d’un recours au juge des contentieux de la protection devient inévitable. En attendant, le locataire peut demander une diminution du loyer ou procéder à une réduction unilatérale. Les propriétaires, eux, doivent impérativement agir vite : un système défaillant sur un bien collectif déclenche souvent une chaîne de doléances, avec un impact négatif sur la gestion locative. En période de taux bloqués, la pression pour résoudre ces problèmes est d’autant plus forte.

Le DPE est-il requis même en l’absence de chauffage ?

Oui, le DPE reste obligatoire, mais son absence de chauffage le relègue automatiquement en classe G, interdisant la location dès 2025. Même avant cette date, un bien non classé reste louable, mais les loyers ne peuvent plus être augmentés depuis 2022. Pour les bailleurs, c’est une double peine : un bien invendable à long terme et une rentabilité bridée. Les solutions existent (MaPrimeRénov’, éco-PTZ), mais elles exigent d’agir en amont, avant que le marché ne sanctionne les retards dans les rénovations obligatoires. Un DPE vide est un signal rouge pour les investisseurs, un avertissement dans un secteur où les marges de manœuvre se rétrécissent.

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